Lipdub de l’ALPC sur « Hello », une chanson de Yannick Noah

Un clip formidable vient d’être tourné avec les familles participant au stage d’été de l’ALPC.

Dès son arrivée, l’équipe de tournage est tombée sous le charme de ces enfants sourds, de ces enfants entendants, et de tous ces parents, proches et amis qui se formaient au code LPC durant une semaine.

Chacun s’est investi pour le lipdub, dans chaque famille, une phrase codée était travaillée, on entendait chanter « Hello » dans les couloirs et sur les pelouses. Chacun avait à coeur de représenter la « tribu LPC », souvent méconnue, mais qui se bat quotidiennement pour le présent et l’avenir des enfants sourds.

Tout s’est passé dans la joie, adultes, jeunes et enfants étaient fiers de participer à cette aventure.

photo-Lipdub de l'ALPC sur "Hello",<br />
une chanson de Yannick Noah

La surdité : une première définition

 La surdité :

 

La surdité désigne une perte partielle ou totale du sens de l’ouïe.

En France aujourd’hui on compte environ 5 200 000 personnes atteintes de surdité (toutes surdités confondues), il y a 1 enfant sur 700 à 1000 qui nait sourd.

 

Les différents degrés de surdité :

  •  
    • surdité légère : perte de 21 à 40 dB

  •  
    • surdité moyenne : perte de 41 à 70 dB

1er degré 41 à 55 dB

2ème degré 56 à 70 dB

 

  •  
    • surdité sévère : perte de 71 à 90 dB

1er degré 71 à 80 dB

2ème degré 81 à 90 dB

 

  •  
    • surdité profonde : perte de 91 à 119 dB

1er degré 91 à 100 dB

2ème degré 101 à 110 dB

3ème degré 111 à 119 dB

 

Une surdité légère rend difficile la perception de la voix chuchotée ou lointaine cependant les bruits de la vie quotidienne sont largement perçus.

Une surdité moyenne rend difficile la perception de la voix normale, seuls les bruits suffisamment forts sont perçus. L’acquisition du langage et de l’articulation est rendue difficile, il est alors nécessaire d’avoir recours à un appareillage (prothèses auditives) ainsi qu’un suivi orthophonique.

Une surdité sévère empêche la perception de la voix normale, seule une parole très forte est très proche de l’individu est perçue. Sans prise en charge (appareillage, orthophonie…) le langage ne peut être acquis correctement.

Une surdité profonde empêche toute perception de la parole, seuls les bruits très forts sont perçus. Une prise en charge complète est indispensable à l’individu pour accéder au langage orale.

 

 

Les types de surdité :

 

Les surdités de transmission sont le résultat de malformations ou de pathologies de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne. (otite externe, otite séro-muqueuse, atrésie auriculaire…).

Les surdités de perception ont souvent des surdités de degrés plus importants, elles sont le résultat d’une atteinte de l’oreille interne ( presbyacousie, cophose, malformation congénitale de la cochlée…).

Les surdités mixtes, elles associent une surdité de transmission et une surdité de perception.

 

A partir d’un certain degré, la surdité entraine une réception imparfaite du langage oral il est alors nécessaire que l’individu qui désire investir le langage oral utilise un appareillage adapté et une aide à la communication comme la LfPC (langue française parlée complétée).

Le codeur, un professionnel de la surdité

Par Marine Laplanche codeuse LPC

L’arrivée du code LPC en France dans les années 80 a donné aux parents d’enfant sourd le moyen de transmettre leur langue maternelle : le français.

Le code a un rôle très important dans l’acquisition du français puisqu’il permet de recevoir un bain de langue riche et complet.

Il est également utile en situation de classe, lorsque l’enfant sourd n’est plus le seul destinataire d’un même message. Le codeur peut également adapter son niveau de langue et le contenu linguistique.


Au commencement ce sont des parents, par le biais d’associations qui sont allés coder en classe pour leur enfant.

En 2005, une licence professionnelle de codeur a été créée à Paris, puis une à Lyon en 2006.

  • A quoi sert-il ? Quels rôles a le codeur ?

    Un codeur LPC a plusieurs rôles qui rejoignent tous le même but : favoriser l’intégration scolaire et sociale d’un enfant sourd, ainsi que l’acquisition à l’autonomie grâce à la réception d’un message oral français complet et précis.

    • Transmetteur des messages oraux au sein d’une classe

    Une déficience auditive entraîne une réception partielle des informations auditives : la présence d’un codeur donne alors à la personne sourde la possibilité de combler les manques et de recevoir des cours identiques à ceux des élèves entendants.

    En plus du discours de l’enseignant, le codeur transmet les interventions (questions, blagues, bêtises…) des autres élèves de façon à faire participer l’enfant sourd à la vie de classe et à ce qu’il ne se sente pas isolé (surtout s’il est seul sourd dans une classe d’entendants).

    • Régulateur dans la classe

    Avec l’accord du professeur, le codeur peut mettre en place une ou plusieurs séance(s) d’information sur la surdité pour expliquer ce qu’est ce handicap, leur faire éprouver les difficultés d’une personne sourde, leur indiquer comment faciliter la communication (luminosité, postures…)…

    De plus, il peut organiser des clubs LPC pour apprendre aux enfants entendants à coder.

    • Membre de l’équipe spécialisée 

    Le codeur informe les équipes pédagogiques d’accueil, participe à l’élaboration du projet de l’enfant, informe l’équipe de ce qui se passe en classe, informe les parents, assiste aux réunions de service (cf déontologie du codeur)

  • Comment intervient-il ?

    Le codeur doit transmettre le message de l’enseignant le plus fidèlement possible. Il n’a donc pas de rôle pédagogique à proprement dit.

    Néanmoins, il doit constamment adapter le message :

  • En fonction du niveau de classe, de l’âge

Plus l’enfant grandit, plus le code sera dense et rapide.

  • En fonction de l’enfant

. Le niveau de langue demande reformulations, explications, synonymes, schémas, LSF, pointage…

. Pour les plus grands, il faut prendre en compte la difficulté à prendre des notes et suivre le code.

De plus, les personnes sourdes étant très sensibles aux informations visuelles, le codeur ne doit pas hésiter à les exploiter (surtout avec les tout petits) : expressivité, mimo-gestualité, mimiques.

  • Où intervient-il ?

    • Essentiellement en milieu scolaire (et sorties)

    • Aussi dans les lieux d’examens, réunions, conférences…

  • Autres

    • Si l’enfant sourd décode mal, ou qu’il n’a pas eu de bain de langue codée (grand commençant, adolescent, adulte) : cours de décodage dispensés par le codeur

    • Tests TERMO dans différentes modalités : le codeur peut les faire passer pour voir dans quelle situation l’enfant perçoit le mieux…