Le codeur, un professionnel de la surdité

Par Marine Laplanche codeuse LPC

L’arrivée du code LPC en France dans les années 80 a donné aux parents d’enfant sourd le moyen de transmettre leur langue maternelle : le français.

Le code a un rôle très important dans l’acquisition du français puisqu’il permet de recevoir un bain de langue riche et complet.

Il est également utile en situation de classe, lorsque l’enfant sourd n’est plus le seul destinataire d’un même message. Le codeur peut également adapter son niveau de langue et le contenu linguistique.


Au commencement ce sont des parents, par le biais d’associations qui sont allés coder en classe pour leur enfant.

En 2005, une licence professionnelle de codeur a été créée à Paris, puis une à Lyon en 2006.

  • A quoi sert-il ? Quels rôles a le codeur ?

    Un codeur LPC a plusieurs rôles qui rejoignent tous le même but : favoriser l’intégration scolaire et sociale d’un enfant sourd, ainsi que l’acquisition à l’autonomie grâce à la réception d’un message oral français complet et précis.

    • Transmetteur des messages oraux au sein d’une classe

    Une déficience auditive entraîne une réception partielle des informations auditives : la présence d’un codeur donne alors à la personne sourde la possibilité de combler les manques et de recevoir des cours identiques à ceux des élèves entendants.

    En plus du discours de l’enseignant, le codeur transmet les interventions (questions, blagues, bêtises…) des autres élèves de façon à faire participer l’enfant sourd à la vie de classe et à ce qu’il ne se sente pas isolé (surtout s’il est seul sourd dans une classe d’entendants).

    • Régulateur dans la classe

    Avec l’accord du professeur, le codeur peut mettre en place une ou plusieurs séance(s) d’information sur la surdité pour expliquer ce qu’est ce handicap, leur faire éprouver les difficultés d’une personne sourde, leur indiquer comment faciliter la communication (luminosité, postures…)…

    De plus, il peut organiser des clubs LPC pour apprendre aux enfants entendants à coder.

    • Membre de l’équipe spécialisée 

    Le codeur informe les équipes pédagogiques d’accueil, participe à l’élaboration du projet de l’enfant, informe l’équipe de ce qui se passe en classe, informe les parents, assiste aux réunions de service (cf déontologie du codeur)

  • Comment intervient-il ?

    Le codeur doit transmettre le message de l’enseignant le plus fidèlement possible. Il n’a donc pas de rôle pédagogique à proprement dit.

    Néanmoins, il doit constamment adapter le message :

  • En fonction du niveau de classe, de l’âge

Plus l’enfant grandit, plus le code sera dense et rapide.

  • En fonction de l’enfant

. Le niveau de langue demande reformulations, explications, synonymes, schémas, LSF, pointage…

. Pour les plus grands, il faut prendre en compte la difficulté à prendre des notes et suivre le code.

De plus, les personnes sourdes étant très sensibles aux informations visuelles, le codeur ne doit pas hésiter à les exploiter (surtout avec les tout petits) : expressivité, mimo-gestualité, mimiques.

  • Où intervient-il ?

    • Essentiellement en milieu scolaire (et sorties)

    • Aussi dans les lieux d’examens, réunions, conférences…

  • Autres

    • Si l’enfant sourd décode mal, ou qu’il n’a pas eu de bain de langue codée (grand commençant, adolescent, adulte) : cours de décodage dispensés par le codeur

    • Tests TERMO dans différentes modalités : le codeur peut les faire passer pour voir dans quelle situation l’enfant perçoit le mieux…

pourquoi certains se refusent à accepter qu’un enfant déficient auditif puisse être diagnostiqué dès son plus jeune âge comme d’autres handicaps ou maladies?

Dépistage précoce de la surdité : un amendement contourne le débat contre l’avis de nombreuses associations
Article publié sur le site de l’UNAPEDA le mardi 5 avril 2011.
 
Mme Edwige Antier a déposé un amendement proposant de voter le contenu de la proposition de loi sur le dépistage de la surdité dans le cadre de la proposition de loi sur la réforme de l’hôpital.
 
Plus d’information, cliquer sur le lien
 
NOUS NE REMERCIONS PAS CETTE PERSONNE.

Loi sur le dépistage précoce de la surdité a été votée

A 00h29 dans la nuit de 30 nov au 1er décembre 2010, la loi sur le dépistage précoce de la surdité chez le nouveau né a été votée à l’Assemblée Nationale!

Elle doit passer maintenant par le Sénat qui pourra la renvoyer à l’Assemblée s’il n’est pas en accord avec son contenu. Il n’y a pas encore de date donnée pour cet examen mais j’ai envie de rester sur cette note positive  :

Des politqiues : la majorité des députés actuels ont compris que la surdité est un problème de santé publique dont il faut se préoccuper.

A nous ne poursuivre nos efforts et de mettre en action notre réseau pour continuer de faire entendre notre point de vue de parents d’enfants malentendants et sourds pour soutenir cette première avancée.

Christine Bourdin

Présidente

Association Chloé

Loi sur le dépistage précoce

Actuellement la loi sur le dépistage précoce est en discussion à l’assemblée.
www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2752.asp
et le rapport des affaires sociale :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r2986.asp
N’hésitez pas à la soutenir car jusqu’à présent seuls les sourds signants se manifestent et principalement pour aller contre ce dépistage qui permettra de gagner tant de temps pour les futurs enfants et leur famille dans la recherche d’informations, le choix d’appareillage et du mode de communication mais surtout dans la prise en compte des besoins des enfants atteints de surdité et leur permettre d’accéder au langage oral.