Du 8 au 15 juillet 2023 ce sont 13 personnes de l’association Chloé qui ont pu bénéficier d’un stage dédié au LPC (ALPC), et ce grâce au soutien de la FONDATION BANQUE POPULAIRE AUVERGNE RHONE ALPES.
Au programme : Le stage a permis aux enfants et également aux familles de se retrouver dans une ambiance conviviale et studieuse et de s’immerger dans les techniques et le Code LfPC.
•Ateliers de code, de décodage •Ateliers ludiques pour les plus jeunes (histoires codées, jeux de société codés) •Cued Speech (Code en langue anglaise) •Conférence sur l’accessibilité et les implants cochléaires etc. Un très bon moment de partage, d’échanges et de bonne humeur ! ET On s’en RAPPELLE TOUJOURS et si nous recommencions?!
Un grand MERCI à la #FONDATION #BANQUE POPULAIRE #AUVERGNE RHÔNE ALPES
Quand on pense au masque, on pense protection sanitaire, santé, civisme. Pourtant, leport du masque engendre bien des conséquences, sinon ignorées du moins passées sous silence. Les mesures sanitaires imposées par le gouvernement ne devraient pas être une barrière à la communication et la socialisation des enfants, en particulier des enfants malentendants comme ceux de l’Association CHLOE AUVERGNE SURDITE. Sans l’investissement de leurs familles pour lutter contre cette nouvelle perte de chance, c’est malheureusement l’un des écueils de cette situation inédite. Isolement social, inaccessibilité des enseignements, fatigue, anxiété, les situations de souffrances potentielles se multiplient, de la maternelle au post-bac. Cet état de fait n’a trouvé que peu de résonnance au sein du Gouvernement qui, depuis juin dernier, fait la sourde oreille aux nombreux courriers d’informations et appels de lanceurs d’alertes… Quand on dit communiquer, on pense parler. Il est assez évident d’imaginer pour quelle raison le masque freine d’emblée la communication avec une personne malentendante : le masque dérobe aux yeux du malentendant les lèvres de son interlocuteur, l’empêchant alors de compenser sa compréhension auditive par la lecture labiale. Néanmoins, les conséquences du port du masque sont bien plus profondes. Communiquer, c’est aussi faire parler son visage. Une personne malentendante est une experte en déchiffrage de ces marqueurs émotionnels silencieux. Notre visage dit tout haut ce que l’on pense tout bas. Vous êtes en colère, votre bouche se plisse ; ironique ou méprisant, l’extrémité de vos lèvres se contracte ; surpris, c’est votre bouche qui s’ouvre. Sans compter vos différents sourires, susceptibles d’exprimer votre degré de joie et d’approbation, votre affection ou votre adoration. Le masque nous rend tous handicapés, malentendants et entendants, en nous privant de cet aspect relationnel fondamental. Pour les personnes malentendantes, c‘est un bâillon supplémentaire à la socialisation, à l’interaction. A l’heure où le masque est rendu obligatoire dès le CP, des voix s’élèvent pour évoquer la cause des enfants malentendants, pour communiquer sur le surcroit d’obstacles engendrés par cette mesure sanitaire. Quand on est sourd, suivre une scolarité s’apparente déjà aux douze travaux d’Hercule réitérés à chaque rentrée, avec son lot d’efforts et de courage. L’obligation du port du masque ajoute un nouvel obstacle sur la route de la culture et des apprentissages, accentue la distanciation sociale, c’est-à-dire qu’il distend le lien à la socialisation de l’enfant sourd. Pour suivre une scolarité, l’enfant doit entendre son professeur et le comprendre. Cette étape essentielle à tout acte d’apprentissage est en grande partie muselée par le port du masque. En classe, l’enseignant multiplie les situations langagières et communicationnelles problématiques pour un élève malentendant : explications ou consignes orales, leçons dictées et prise de notes, circulation dans la classe, interactions entre élèves… Ces échanges déjà complexes en temps normal deviennent, avec le masque, en grande partie inintelligibles.
Une solution simple a été créée : le masque inclusif…
et pourtant les retours de cette « solution simple » sont déconcertants. En effet, la priorité n’a pas été donnée par le gouvernement à la création de ces masques et une seule entreprise, à ce jour, produit des masques inclusifs homologués. Les masques inclusifs demandés en juin dernier au Rectorat pour la rentrée de septembre ne sont arrivés que début novembre dans les écoles ! Et les dotations n’ont été prévues que pour les enseignants. Quid des élèves qui entourent l’enfant malentendant ! Seul dans sa classe, dans un univers sans visage. Les parents de l’Association CHLOE AUVERGNE SURDITE rapportent que certaines écoles, au 13 décembre, n’ont toujours pas reçu leur dotation gouvernementale de masques inclusifs. Ces parents constatent tout simplement la démobilisation de certains enseignants face à cette problématique : si certaines écoles attendent encore leur livraison, dans d’autres, les masques ont été livrés mais ils ne sont pas portés ! U. déplore cette situation et aimerait bien que sa maîtresse porte le même masque transparent que sa codeuse LfPC. D’autres parents encore constatent que l’institutrice ne porte pas le masque inclusif pourtant reçu, parfois pour des raisons désarmantes : « le masque de ma maîtresse est trop grand et il tombe ! » résume Arthur, élève de CM2. Fort heureusement, la situation est bien meilleure dans d’autres écoles. Certains enseignants ont anticipé et pris des mesures sages et pertinentes pour compenser les absences de mesures gouvernementales. Soren, élève de CE2, se réjouit du masque inclusif : « les masques de la maîtresse c’est super méga trop bien parce qu’on peut voir sa bouche et comprendre ce qu’elle dit ; des fois il y a un peu de buée, c’est comme si dans la bouche de Laura sortait du brouillard, c’est trop rigolo ! » Pour Loucas, la situation est presque normale : « Quand la maîtresse parle, elle fait bien attention et elle a une voix qui porte, alors ça va. » Sa maîtresse, Mme CHAVAGNAC, a précocement porté le masque inclusif pour cet élève de CM2. Quand on lui demande s’il apprécie que sa maîtresse porte un masque inclusif, il acquiesce avec enthousiasme « Ça fait du bien ! ». Il sait qu’il a de la chance. Sa maîtresse a immédiatement réagi à sa détresse des premiers jours masqués, lorsqu’il a annoncé un soir « par contre les copains, je ne les entends plus ! ». Ainsi à l’école Fernand Tourdias des Martres d’Artière, non seulement Mme CHAVAGNAC porte son masque inclusif mais elle a aussi compris les enjeux. Elle a décidé de doter tous les camarades de Loucas d’un masque inclusif afin que son élève ne soit pas coupé de ses camarades. Autour de lui, Loucas retrouve une classe soudée et pleine de sourires. Et il apprécie. Par cette décision pédagogique, l’enseignante a rétabli les conditions nécessaires à l’épanouissement de Loucas dans sa classe. Ce geste signe le refus de la barrière visuelle du masque pour permettre la lecture labiale, mais surtout le refus de la désocialisation, de la déshumanisation, du désenchantement de l’école.
(Ecole Fernand TOURDIAS, en haut à gauche, Mme Chavagnac et Loucas) Ces enfants nous ramènent aussi à l’essentiel, à leur innocence fondamentale et nous prouvent leur force exemplaire, leur adaptabilité même avec des masques en tissus ou chirurgicaux. Certes ils doivent garder les masques dans la cour de récréation, mais ils peuvent quand même « jouer à Loup-Ligne et à l’épervier ». Et puis, c’est utile car « pour l’hiver c’est pratique ça me donne chaud à la bouche » s’amuse Soren, et « il y a plein de masques différents à l’école. Les filles, elles ont des masques en tissus et les garçons aussi mais ils ne sont pas roses » ! Je suis moi-même mère d’un enfant malentendant oralisant, et enseignante de Français au lycée La Salle de Clermont-Ferrand. J’accompagne cette année Mellie, élève de Seconde et malentendante : « Etre l’enseignant d’un élève malentendant demande déjà en temps normal une très grande rigueur : nous devons systématiquement penser à notre position dans la classe, pour ne jamais lui tourner le dos. Il faut s’empêcher de parler en même temps que l’on écrit au tableau et penser à systématiquement reformuler ce que disent les camarades, ou les faire répéter haut et fort. Si je n’ai pas ce reflexe, c’est une perte importante du message qui s’opère. Cela demande au quotidien un niveau de vigilance accru et une attention de tous les instants, ce n’est absolument pas une attitude naturelle pour l’enseignant. Et même avec cette attention élevée que j’ai pour Mellie, sous-tendue par des reflexes familiaux évidents, nombreux sont les instants où je prive involontairement mon élève d’informations orales. Le masque, soyons bien clair, aggrave quantitativement et qualitativement le problème. Je compense par l’écrit, évidemment, et je sais que mes collègues sont aussi très soucieux d’éviter toute perte de contenu pédagogique et oeuvrent efficacement en ce sens, mais le masque bâillonne les apprentissages dans toutes leurs dimensions, sociales, affectives et culturelles.
Cela implique que nos enfants/élèves doivent compenser, soit par le biais de leurs voisins de table, soit par suppléance mentale. Malgré le nombre d’informations perdues, ils n’oseront pas nous demander systématiquement de répéter ou faire répéter. L’épuisement de ces élèves en fin de journée est écrasant, et ce sont ces élèves-là qui devront enchainer avec des séances d’orthophonie ou des cours de soutien pour maintenir le niveau d’exigence de leur classe. Je n’évoquerai même pas la problématique des cours en langue vivante sans masque inclusif pour la phonologie, ou celle des cours à distance : si la lecture labiale est potentiellement favorisée par la caméra, l’intelligibilité du propos est fortement diminuée. Dans tous les cas, l’élève malentendant est discriminé. Le port du masque nous prive, nous enseignants, de très nombreuses interactions sociales mais également de nombreux éléments d’interprétation nécessaires au pédagogue pour évaluer le niveau de compréhension de ses élèves : finies les grimaces qui nous indiquent que nos jeunes n’ont pas compris et qu’il faut réexpliquer. A l’inverse, évanouis les sourires en coin qui nous informent qu’ils ont bien compris nos traits d’humour. C’est encore pire lorsque l’on fait de l’ironie. C’est eux qui ne voient pas notre sourire et peuvent s’imaginer que nous pensons sincèrement notre propos. Je suis systématiquement obligée de leur dire « Attention, c’est de l’ironie. Je ne le pense pas vraiment ». Finalement, l’intégralité de ma classe apprécie que je porte mon masque inclusif. Entendants ou malentendants, tous s’accordent à dire que cela améliore considérablement l’ambiance de classe et le rapport aux savoirs. N’ayant pas assez de masques inclusifs, je ne l’utilise que dans la classe de Mellie, tout comme mes collègues. Avec le recul, l’ambiance de cette classe et sa cohésion sont significativement meilleures que dans les autres classes du lycée privée du masque inclusif. »
Pour compenser l’absence des masques à l’école, l’Association CHLOE AUVERGNE SURDITE a dû passer ses propres commandes auprès de l’entreprise ATF Masque Inclusif®. Grâce à cela, les codeuses LfPC de l’association, les enseignants mais aussi les familles qui doivent intervenir auprès des enfants malentendants peuvent restaurer la lecture labiale et émotionnelle. Pourtant, le coût de ces masques reste à la charge des familles, et là encore, un frein est posé à l’inclusion… Alors la question se pose, fondamentale : entre masque et scolarisation, peut-on vraiment parler d’inclusion ? Uniquement grâce à la bonne volonté des différents acteurs de terrain… Qu’ils soient chaleureusement remerciés. Nathalie CHAPEL
MERCI CHANTAL LAUBY pour avoir soutenu notre association et lui permettre de participer à l’émission.
« Chantal, Nous espérons que toi et Jean Paul ROUVE allez gagner !!!!! »
Nous invitons tous nos adhérents, partenaires, donateurs, familles et amis à regarder l’émission le 2 janvier 2015 au soir.
Un appel aux dons sera fait à cette occasion nous vous remercions par avance de votre générosité qui aidera nos enfants à bénéficier d’une aide à l’accessibilité de la langue française à l’école grâce à l’emploi de notre jeune codeuse (emploi en CDI à soutenir!!!!!!)