Nos pensées pour Alain Montagnon et sa famille

Ce dimanche 12 juin, un grand homme s’est éteint :

Alain Montagnon, directeur pédagogique du SSEFIS soutenant les enfants déficients auditifs.

 A nos yeux, vous êtes et resterez un grand professionnel qui a combattu pour défendre les enfants tout en soutenant et respectant les familles, leur projet. Nous avons apprécié votre engagement, votre franchise, votre énergie à défendre nos enfants tout au long de leur scolarité.

Nous ne pouvons que vous dire merci.

Que paix et sérénité vous accompagnent, et que force et courage soutiennent votre famille dans sa douleur et son deuil.

Les enfants,et tous les membres

de l’association de Chloé

Chaque enfant est une nouvelle aventure!

J…..est notre fille cadette, elle est âgée de 5/6 mois quand je commence à m’interroger et à signaler mes inquiétudes au pédiatre : je trouve que J….. ne réagit pas aux bruits même forts.
Le pédiatre me rit presque au nez « ….ah! ces vieillles mères anxieuses et exigentes… » (j’ai alors 40 ans) « J….est bien trop épanouie pour être sourde »…. »vous ne voulez pas non plus qu’elle lise le journal à 2ans ?!!!!

Au départ, les professionnels  de la crèche ne me suivent pas non plus, ni la famille, tous ont les mêmes phrases :  « quand elle joue elle est dans son monde, elle ne répond pas mais sinon elle va très bien,…. elle est plutôt éveillée, très tonique, bon équilibre…. très épanouie, très vive…. »

J…. a 15 mois quand enfin elle peut bénéficier des examens de détection! Elle sera diagnostiquée « sourde profonde bilatérale de niveau III, congénitale ».

9 mois de bataille et d’angoisses au quotidien, 9 mois de temps perdu (isolement, retard de langage…)!!!!!

14 minutes pour un diagnostic,

A 13h, l’ORL rentre dans la chambre d’hôpital, il est tellement mal que vous lui proposez de s’assoir de peur qu’il ne tombe, il débite des phrases que vous enregistrez en retenant vos larmes, on vous emmène dans un bureau où une secrétaire qui évite de vous regarder et de vous parler vous donne un rendez vous (urgent) auprès « Du Spécialiste » (3 semaines plus tard). Vous reprenez l’ascenseur, traversez un immense parking, vous vous asseyez dans votre voiture il est 13h14 minutes. Votre vie et surtout celle de votre fille a basculé dans l’inconnu.

Une aventure (pour laquelle nous n’étions pas préparés) commence!

Nos choix et nos décisions se sont faits au rythme de nos recherches d’informations sur la surdité et ses conséquences, mais aussi au travers des rencontres de parents, d’enfants déficients auditifs, et de professionnels (humains et compétents les plus rares) (inhumains, imbus, pensant avoir tout pouvoir, ceux qui vous jugent sans vous connaître….. les plus nombreux au final mais pas obligatoirement les plus compétents).
Nous avons fait nos choix pour notre fille, nous avons constitué notre équipe et nous nous battons pour elle maintenant afin qu’elle puisse être intégrée dans notre société et non isolée du fait de son handicap car la surdité isole.

J…. est implantée, oralisante. Nous utilisons 2 méthodes : le code LPC et la méthode verbo-tonale.

J….. est scolarisée en moyenne section dans l’école de notre quartier, elle bénéficie de 3 séances d’orthophonie en libérale, d’une codeuse que nous finançons et depuis peu d’une enseignante spécialisée (SSEFIS).

Elle est très sportive, elle sait nager depuis l’âge de 2 ans sans bouée, fait de la gym et de la lutte en club. Elle aime la musique, elle est effectivement une petite fille épanouie, vive. Elle a des amies et amis, même un petit amoureux (et oui déjà!).

Pour nous parents, il s’agit de rester les parents, ceux qui décident ceux qui permettent à leur enfant de s’épanouir au mieux. La culpabilité est là au départ mais elle n’est pas bonne conseillère! le dialogue au sein du couple mais aussi de la famille est essentiel, certains ne comprendront pas, certains s’éloigneront…. mais sans dialogue c’est bien pire.

Il faut penser un projet de vie pour notre enfant,  il implique toute la famille : père, mère, fratrie mais aussi tantes et oncles, cousins et cousines…..grand parents……s’ils veulent s’impliquer.

Maman de J…….

La surdité : une première définition

 La surdité :

 

La surdité désigne une perte partielle ou totale du sens de l’ouïe.

En France aujourd’hui on compte environ 5 200 000 personnes atteintes de surdité (toutes surdités confondues), il y a 1 enfant sur 700 à 1000 qui nait sourd.

 

Les différents degrés de surdité :

  •  
    • surdité légère : perte de 21 à 40 dB

  •  
    • surdité moyenne : perte de 41 à 70 dB

1er degré 41 à 55 dB

2ème degré 56 à 70 dB

 

  •  
    • surdité sévère : perte de 71 à 90 dB

1er degré 71 à 80 dB

2ème degré 81 à 90 dB

 

  •  
    • surdité profonde : perte de 91 à 119 dB

1er degré 91 à 100 dB

2ème degré 101 à 110 dB

3ème degré 111 à 119 dB

 

Une surdité légère rend difficile la perception de la voix chuchotée ou lointaine cependant les bruits de la vie quotidienne sont largement perçus.

Une surdité moyenne rend difficile la perception de la voix normale, seuls les bruits suffisamment forts sont perçus. L’acquisition du langage et de l’articulation est rendue difficile, il est alors nécessaire d’avoir recours à un appareillage (prothèses auditives) ainsi qu’un suivi orthophonique.

Une surdité sévère empêche la perception de la voix normale, seule une parole très forte est très proche de l’individu est perçue. Sans prise en charge (appareillage, orthophonie…) le langage ne peut être acquis correctement.

Une surdité profonde empêche toute perception de la parole, seuls les bruits très forts sont perçus. Une prise en charge complète est indispensable à l’individu pour accéder au langage orale.

 

 

Les types de surdité :

 

Les surdités de transmission sont le résultat de malformations ou de pathologies de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne. (otite externe, otite séro-muqueuse, atrésie auriculaire…).

Les surdités de perception ont souvent des surdités de degrés plus importants, elles sont le résultat d’une atteinte de l’oreille interne ( presbyacousie, cophose, malformation congénitale de la cochlée…).

Les surdités mixtes, elles associent une surdité de transmission et une surdité de perception.

 

A partir d’un certain degré, la surdité entraine une réception imparfaite du langage oral il est alors nécessaire que l’individu qui désire investir le langage oral utilise un appareillage adapté et une aide à la communication comme la LfPC (langue française parlée complétée).

La déontologie du codeur

Par Marine Laplanche Codeuse LPC 

Le codeur respecte les règles de confidentialité concernant les informations au sujet de la personne sourde.

  • Codeur/élève sourd : une relation de confiance

Le codeur : respecte l’appétence auditive de l’enfant

facilite sa socialisation et son autonomie

est disponible, prêt à donner les informations quand l’enfant sourd les demande

est neutre

L’enfant respecte son codeur.

  • Codeur/enseignant ou transmetteur/émetteur : une relation de confiance

Le codeur : informe l’enseignant sur la surdité

sensibilise l’enseignant aux difficultés d’une personne sourde

respecte la pédagogie mise en place, ne juge pas

est discret, ponctuel

L’enseignant : ne repose pas son autorité sur le codeur.

  • Codeur/parents 

Le codeur peut informer, voire conseiller les parents, mais ne divulgue aucune information quant au déroulement des cours.

  • Codeur/autres élèves

Le codeur ne juge pas le comportement des élèves et n’intervient pas.

Il peut mettre en place les informations surdité et les clubs LPC.

  • Codeur/autre codeur

Respect et solidarité. Codeur/ équipe pluridisciplinaire

Le codeur travaille en synergie avec les autres professionnels, il respecte le programme et la prise en charge de l’enfant